Niveau 5 et final dans la hiérarchive d’archive

Lettre du Dr Violet

Lettre manuscrite du directeur du BMH de Lyon, 20/1/62

« Mon cher ami,

Comme suite à notre conversation téléphonique, je t’adresse un exemplaire de la publication résumant les travaux du bureau d’hygiène en 1961 sur la pollution de l’air.

Nous nous inspirés des travaux de Moureau et L Coin, et nous avons démarré au bureau d’hygiène dès 1960. De plus nous avons créé un Comité local de l’Association pour la Prévention de l’air (sic), dont je suis le secrétaire général ; le président est le Maire de Lyon. Les trois vice-présidents sont le maire de Villeurbanne, le Président du Conseil Général et le Directeur régional de l’EDF. Notre comité compte des personnalités du monde scientifique : président de l’Automobile-Club, directeur de l’Ecole centrale lyonnaise, Directeur de l’Ecole de chimie, professeur de la Faculté de Sciences et de Médecine.

Je me trouve aussi à l’articulation de l’Association et du Service d’hygiène de la Ville. Nous étendons notre action à toute l’agglomération lyonnaise.

A bientôt avec mes sentiments très amicaux. »

Lettre de R. Berthillier, ingénieur conseil, Massieux (Ain), à l’attention de Monsieur le Préfet, 9 octobre 1970

« Messieurs,

votre lettre du 24 septembre m’a plongé dans une assez profonde stupéfaction, notamment lorsque vous évoquez l’invitation faite par la Société Roussel-Uclaf de visiter son usine le 2 septembre.

Vous paraissez ignorer que cette invitation est la conséquence d’une réunion publique organisée à Trévoux le 21 août par l’Association pour la Lutte contre les nuisances dans la vallée de la Saône, dont les statuts ont été déposés à la Préfecture du Rhône le 17 juillet 1970, association dont j’assure la présidence.

Cette invitation a été adressée verbalement aux membres du bureau de notre Association et elle serait restée très confidentielle si nous n’avions pris l’initiative d’en informer M. le docteur Violet, directeur du Bureau d’hygiène de Lyon, et M. Seignat, inspecteur des établissements classés qui s’est chargé, à son tour, de prévenir M. Bergier, ingénieur sanitaire.

Vous mentionnez un arrêt de fabrication d’un produit – dont je suis en mesure de vous préciser qu’il s’agit de l’hexahydrobenzoate d’éthyle – à la date du 30 juin et vous paraissez ignorer que les odeurs provoqués par ce produit ont continué depuis, avec seulement une légère aténuation voici quelques semaines. Il ne peut donc être question de conférer un caractère « accidentel » à cette nuisance que l’on retrouve, sans coup férir, autour de l’usine Roussel-Uclaf. Il suffit, en employant la plus simple des girouettes, de se placer sous le vent de cet établissement.

Vous paraissez ignorer que ces nuisances continuent d’être constatées les jours fériés alors que l’usine ne travaille pas, ce qui nous a tout naturellement conduits à recommander au responsables de cette entreprise d’orienter leurs recherches vers des défectuosités de leurs stockages. Les travaux récemment effectués dans cette voie n’ont encore apporté qu’une faible atténuation des odeurs incriminées.

En résumé, vous semblez ignorer beaucoup de choses au sujet de cette enquête qui vous a été demandée par Monsieur le Ministre de l’Aménagement du territoire. Aussi, pour que votre information devienne plus complète, je me permets de vous signaler qu’une nouvelle réunion publique de l’Association pour la lutte contre les nuisances dans la Vallée de la Saône aura lieu le vendredi 16 octobre dans la salle de l’Orphéon de Neuville-sur-Saône. En nous faisant l’honneur d’y assister, vous pourrez aussi vous rendre compte que les habitants de la région n’attendent pas du Préfet qu’il défende la Société Roussel-Uclaf, mais qu’il use de l’autorité liée à ses fonctions pour nous aider.

Recevez, M. Le Préfet, mes respectueuses salutations »

« protection de l’environnement. Groupe de recherche sur la pollution atmosphérique », Note de la DDASS du Rhône, 11 février 1971

Note de la Direction de l’Action sanitaire et sociales, Lyon, 11 février 1971, E. Bergier, « protection de l’environnement. Groupe de recherche sur la pollution atmosphérique »

« Le développement spectaculaire de l’industrie depuis un demi-siècle, la généralisation des loisirs suscitée par l’amélioration du niveau de vie que crée le développement industriel entraînent hélas un cortège de nuisances auxquelles notre époque se trouve confrontée chaque jour davantage.

En présence du caractère général de la pollution atmosphérique de nombreux états ont pris la décision de prévenir et d’atténuer ce fléau. Le Gouvernement français a, au cours de l’année 1970 inscrit cette action dans un programme immédiat recouvrant l’ensemble des mesures de protection de l’environnement.

Le préfet a décidé de créer dans le département du Rhône, plusieurs groupes de recherches, sur les différentes nuisances et la protection de l’environnement parmi lesquels celui de la pollution atmosphérique auquel vous avez été conviés à participer.

La spontanéité de votre acceptation montre à la fois la gravité du problème sur lequel la plupart d’entre vous ont déjà travaillé qu’il s’agisse de chercheurs médicaux, universitaires, physiciens, chimistes, industriels ou météorologistes, etc., et la prise de conscience de chacun de vous, des solutions possibles. Proposer des solutions à des problèmes complexes telle sera la mission de ce groupe dont la vocation essentielle apparaît de réflexion, de recherche, de conseil.

Un regroupement des études effectuées sur le plan général ou dans le département du Rhône par les membres du groupe semble particulièrement souhaitable et de nature à faciliter et accélérer les travaux du groupe.

Les résultats de vos travaux devront pouvoir être utilisés aussi bien au niveau départemental ou communal pour l’élaboration de solutions, à des problèmes concrets de nuisances ou à leur prévention, que pour l’actualisation de la réglementation au niveau du Ministre, du Préfet, du Maire pour répondre aux exigences nouvelles.

Le phénomène certes se révèle difficile à cerner en l’état actuel des choses :

        Les agents de la pollution sont nombreux, leur action non encore entièrement précisée en raison de l’interaction de certains d’entre eux, de la nature du milieu ambiant et de son niveau de pollution déjà atteint

        Les effets sur l’organisme humain soulèvent des problèmes plus délicats encore, par suite de l’aspect subjectif, la superposition d’autres maladies, de paramètres concernant le sujet : âge, activité, condition sociale, logement, etc.

        La solution des problèmes relatifs à l’incidence sur les animaux, les plantes, les bâtiments, n’est guère plus aisée.

Une des classifications la plus couramment admise distingue :

A)   Pollution due à la combustion

– foyers domestiques, commerciaux, artisanaux, administratifs, industriels, incinération et traitement des déchets.

B)    Pollution due aux transports terrestres, aériens, fluviaux :

1/ collectifs

2/ Familiaux ou individuels

3/ marchandises

C)    Pollution due aux installations industrielles, centrales thermiques, etc.

D)   Pollution d’origine naturelle, minérale, végétale, animale ou microbienne.

Aspects économiques.

L’action de la pollution atmosphérique confondue jusqu’alors avec d’autres problèmes, la difficulté d’en effectuer l’analyse n’avait pas entraîné la nécessité d’intégrer le coût de cette pollution dans les comptes de la nation. De même, la compétition au niveau de la qualité des produits et des prix de revient n‘avait pas incité les industriels à insérer dans ces derniers, le coût de cette pollution, considérée comme non dangereuse voire à peine incommodante dans les zones concentrées d’émission. C’est pourquoi, il n’existe guère que des estimations sur les coûts directs ou indirects de ce fléau.

On peut affirmer cependant que des mesures de prévention et de lutte dont le coût peut être établi entraîneraient indépendamment de l’aspect humain des réductions des dépenses de santé, une amélioration des rendements de personnels, la réduction des dépenses occasionnées par les dégâts et enfin des flux financiers induits inhérents à la mise en œuvre de ces divers moyens.

LES OBJECTIFS

Afin de tenir compte de l’accélération du progrès technique et des nuisances qui en résultent, il paraît utile de rechercher les mesures permettant la réduction de la pollution actuelle, mieux encore la pollution future :

a)     Mesures d’ordre général

        Prise en considération des conditions climatiques, géographiques, topographies

        Disposition d’urbanisme : séparation et éloignement des zones d’habitation et des zones industrielles, structuration de celles-ci par degrés de pollution, mise en œuvre d’un urbanisme industriel.

        Création d’espaces verts

        Information

        Education sanitaire

        Enseignement tout au long de la scolarité

        Coordination des efforts des participants aux différentes actions de prévention contre la pollution atmosphérique.

b)     Mesures particulières à chaque catégorie de pollution atmosphérique pouvant comprendre

1° : mesures de structure regroupant les mesures d’urbanisme, amélioration des transports en commun, aménagement des modalités d’utilisation des grands axes de circulation pouvant être réservés à ces véhicules aux heures d’affluence, regroupement des moyens de production de chaleur pour les locaux d’habitation au niveau du chauffage urbain, par quartier, par immeuble.

2° mesures relatives aux choix des combustibles et carburants

3° mesures relatives aux matériels : véhicules, installations industrielles, dépoussiérage, épuration des gaz, hauteur de cheminées, etc.

4° mesures concernant les personnes : usagers des véhicules ; formation des personnels chargés de la conduite des installations thermiques ou industrielles ; conduite des foyers domestiques.

Ces considérations ne constituent nullement un programme de travail qu’il vous appartient d’établir, moins encore la solution standard à ces problèmes nombreux et complexes. Mais est-il permis de soumettre à votre réflexion un certain nombre de points susceptibles de servir de base de discussion :

        Regroupement de la réglementation

        Documentation française et étrangère relative à la PA

        Inventaire et carte de la pollution et de ses composants dans le département

        Dispositif de contrôle : substances à rechercher

        Développement de la recherche

        Programme de mesure à mettre en oeuvre en prévision d’une pollution atmosphérique dangereuse compte tenu des facteurs météorologiques

        Application des seuils de nocivité

        Choix de combustibles en fonction des installations dès leur implantation

        Etude des moyens permettant le dépoussiérage et le traitement des fumées

        Regroupement des moyens de production d’énergie calorifique et implantation de ces installations en zones industrielles

        Formation et recyclage des personnes chargés de la conduite d’installations polluantes

        Choix d’une opération estimée urgente pouvant être réalisée en 1971 dans le domaine de la pollution atmosphérique ou des odeurs.

Au programme de travail dont vous abordez la mise au point s’ajoute ipso facto la manière d’en appréhender les différents éléments que vous adoptiez la structure par nature de pollution, par catégorie des objectifs. Une même série de mesures : création d’espaces verts ou dispositions d’urbanisme par exemple, répondant en effet aux nuisances créées par plusieurs types de pollution différentes. Sans doute la méthode par objectifs permet-elle un rythme de travail plus rapide, plus efficace mais peut être moins approfondi.

Mais au-delà de ces études, notre groupe doit constituer une structure de dialogue entre des techniciens de disciplines différentes en vue de favoriser l’adoption d’une attitude plus objective de l’opinion à l’égard de ce problème qu’il convient de situer entre la psychose de pollution et la nécessité pressante de mesures indispensables dans de nombreux cas.

Lyon, le 11 février 1971,

E. Bergier. »

Rapport de l’inspecteur des établissements classés au chef du service des inspections, 1er septembre 1970

Objet : plaintes contre les Ets Roussel-UCLAF

Réfé : Lettres de M. le Préfet des

1-7-1970, plainte de M. Cordier

21-7-1970, plainte du Dr C.

30-7-1970, plainte de M. B.

3-8-1970, plainte de M. D.

J’ai l’honneur de vous rendre compte des premiers résultats de l’enquête que j’ai entreprise, à la suite des plaintes citées en référence.

Cette enquête m’a amené à établir des contacts avec les plaignants, à faire à l’usine ROUSSEL et dans les environs des visites spécialement axées sur ce problème et à assister à une réunion, organisée le 21 août 1970 à 20h30 à la salle des fêtes de Trévoux, par l’Association contre les nuisances de la vallée de la Saône, dont M. Berthillier est le Président.

L’existence d’odeurs désagréables dans la région de Neuville ne saurait être mise en doute. Trop de témoignages de personnes dignes de foi sont concordants en ce qui concerne leur réalité. De plus, l’affluence à la réunion de Trévoux prouve que ces nuisances sont prises très au sérieux par le public.

Cependant, certaines divergences apparaissent entre les plaignants, quant à la nature des odeurs. Il est vrai que, sauf peut-être pour de très rares personnes douées d’un odorat exercé, il est très difficile d’en déterminer avec précision la nature.

En tout cas, beaucoup des plaignants incriminent l’usine ROUSSEL-UCLAF, c’est pourquoi j’ai fait une visite de cet établissement.

Je dois préciser que pas plus cette fois que lors de mes passages habituels à Neuville, il ne m’a été donné de percevoir d’odeur spécialement remarquable.

M. Ory, chef du service de la sécurité, m’a fait connaître le point de vue de la société puis, dans une visite détaillée des ateliers, m’a montré ce qui avait été réalisé, dans le but d’atténuer certaines nuisances et d’en supprimer d’autres. Son point de vue concorde parfaitement avec les termes d’une lettre datée du 16 avril 1970, du Directeur de l’Usine au Docteur Dugoujon, conseiller général du Rhône, dans laquelle il est dit :

« Le problème plus particulier de la pollution atmosphérique est le problème permanent de l’industrie chimique, et notre genre d’activité qui, comme vous le savez en tant que médecin, est très évolutive notre entraîne parfois à mettre en œuvre des matières ne présentant pas de caractère de toxicité propre mais dont l’odeur est très pénétrante à l’état de traces.

Si nous sommes parfaitement avertis des problèmes de toxicité à la mise en œuvre initiale et si nous pouvons prévoir toutes les installations nécessaires pour la suppression des nuisances, il n’en est pas de même en ce qui concerne le problème des odeurs. Ce problème peu connu au départ nécessite de nombreuses études de captation qui entraînent un certain délai de réalisation

L’établissement de Neuville-sur-Saône a été accusé d’émettre trois types d’odeu, des vapeurs rouges et des vapeurs blanches.

Le premier type d’odeur est celui émanant du traitement de la bile de bœuf, matière première pour l’hémisynthèse des corticostéroïdes dont notre Société a la fierté d’(être l’un des plus grands producteurs mondiaux. Cette odeur organique par essence non toxique a été captée, après de nombreux travaux, au point d’être devenue insignifiante.

Une modernisation de nos installations est en cours et nous devrions en 1971-72 obtenir une absorption plus que parfaite de cette odeur.

La deuxième est celle analogue à celle du chou. Il s’agit là d’une odeur provenant de la manipulation de quelques kilog par mois de Méthylmercaptan nécessaires à la fabrication des dérivés sulfurés du Colchicoside. L’exploitation de cette fabrication, du reste très sporadique, vient d’être abandonnée par notre établissement.

La troisième est une odeur de tannerie et c’est vraisemblablement celle qui vient de provoquer une certaine émotion dans la population. Il s’agit de l’odeur dégagée par la production de quelques centaines de kilos par mois d’un nouvel intermédiaire : l’ester éthylique de l’Acide Hexahydrobenzoïque, autrement dit l’Hexahydrobenzoate d’éthyle.

Cette substance est nécessaire pour la préparation d’un nouveau médicament de synthèse qui va bientôt apparaître sur le marché sous le nom d’Endogine (c’est un fertilisant non stéroïdien.

(…)

Nos services de fabrication et de sécurité ont déjà mis en œuvre des méthodes permettant de limiter considérablement les émissions de ces traces de vapeur et l’effet s’en fait sentir depuis quelques jours. Ils poursuivent leur tâche et amélioreront encore les performances de leurs appareils. De plus, nous sommes sur le point de trouver un fournisseur qui nous délivrera le dérivé que nous synthétisons à l’heure actuelle, ce qui aura pour conséquence de supprimer radicalement la nuisance causée par la fabrication de cet ester.

En ce qui concerne l’émission de vapeurs colorées en rouge, il s’agit de vapeurs se dégageant de l’attaque d’un métal par l’acide nitrique. Ces vapeurs sont rapidement détruites dans l’atmosphère et ne représentant aucun caractère dangereux.

Nous étudions depuis très longtemps le pb de la destruction de cet effluent atmosphérique et y avons déjà consacré d’importantes études. Il s’agit là d’un problème ardu en sujet duquel nous ne désespérons pas d’aboutir.

Pour ce qui est de vapeurs blanches, la majorité de celles-ci sont constituées par de la vapeur d’eau. Il arrive parfois cependant que des traces de vapeur d’acide chlorhydrique se combinent avec des traces d’ammoniaque notamment lors de la livraison de ces matières premières par camion-citerne. Il s’ensuit un léger brouillard blanchâtre absolument anodin, mais qui peut inquiéter certains de nos voisins.

L’arrêt de la fabrication de l’Hexahydrobenzoate de méthyle qui, lors de l’envoi de cette lettre, était seulement prévu, est effectif depuis le 30 juin. Le produit arrive désormais tout préparé d’une usine de la région parisienne.

Il semble donc que la cause principale des plaintes a disparu. Cependant, les plaignants ne désarment pas. Lors de la réunion de Trévoux, le 21 août, plusieurs participants ont affirmé avoir ressenti « l’odeur » à plusieurs reprises, après le 1er juillet, quoique avec moins de fréquence et d’intensité qu’auparavant.

Il n’est pas possible de savoir s’il s’agit bien de la même odeur et, le cas échéant, d’où elle émane. En tout cas il est exclus qu’elle soit issue de l’usine puisque le produit litigieux a cessé d’y être fabriqué. Les mêmes odeurs avaient d’ailleurs été signalées auparavant à des jours et des heures où toute activité était arrêtée dans l’usine Roussel, par exemple, certains dimanches soirs.

Par ailleurs, les émanations nauséabondes ne manquent pas dans le secteur. Il m’a été donné d’apprécier celles de la station d’épuration de Couzon, et l’on m’a signalé celles de diverses usines ou dépôts d’immondices, celles des basses eaux de la Saône, des épandages agricoles, de certaines tueries de volailles, etc.

En résumé, après avoir recueilli divers témoignages et enquêté à l’usine même, il ne m’est pas possible de donner un avis péremptoire. Toutefois, je crois, qu’actuellement du moins, les activités de la Sté Roussel Uclaf ne sont pas génératrices d’émanations dangereuses ou insalubres. Quelques émanations incommodes lui sont imputables, mais elles ne sont pas fréquentes et conservent un caractère accidentel.

Un modus vivendi devrait s’établir entre l’usine et les plaignants. D’ailleurs, à l’invitation de la Direction, M. Berthillier et le docteur Cottraux doivent visiter l’usine Roussel mercredi 2 septembre. Ils espèrent pouvoir se faire accompagner du docteur Violet. A leur demande, je compte participer moi-même à la visite et j’espère que M. Bergier, ingénieur sanitaire, qui s’intéresse aussi à la question pourra y prendre part.

L’inspecteur des éts classés

 

 

Lettre du maire de Cailloux-sur-Fontaines au préfet du Rhône, 12 mars 1971

Lettre Mions Sibuet

Télécopie du 15 décembre 1998 – alerte au taux de SO2

 

Télécopie de P.V. (à destination de différents adjoints, et fonctionnaires)

Le niveau 2 d’alerte a été déclenché ce jour, 15/12/98, à 14 heures.

Le polluant responsable est le SO2.

Cependant les sites responsables de ce déclenchement se situent uniquement sur la partie sud de la région lyonnaise :

FEYZIN Stade  435 µg/m3 à 14h

SOLAIZE : 533 µg/m

Les sites situés sur la ville de Lyon gardent des valeurs très en-deça des seuils de déclenchement.

Par ex : Puits-Gaillot, 50 ; Berthelot 52 ; Vaise 25

Le phénomène s’explique par des conditions météo défavorables à la diffusion des polluants (notamment une grande inversion de température toute la matinée) avec un très léger vent qui rabat le SO3 émis au niveau de la vallée de la chimie à proximité de celle-ci. Mais la propagation des « nuages » de polluant n’atteint pas Lyon et sa proche banlieue.

En ce moment (15h30) la situation est en cours d’amélioration dans les zones concernées, c’est pourquoi il ne nous semble pas judicieux de mettre en route les procédures d’information normalement utilisées lors d’un déclenchement de niveau 2.

Tract sur le quartier de Saint-Just (AMLyon, 97 ii 55 PSU Cadre de vie)

HABITANTS de  St JUST
Le Plan d’occupation des sols (P.O.S), établi sous la responsabilité de la Municipalité et de la Communauté urbaine, aura les conséquences suivantes d’ici peu:
– la place de Trion deviendra un grand carrefour de transit avec trémies, béton, etc.
– grandes voies de circulation privilégiant l’automobile au détriment des transports en commun
– la démolition de tous les immeubles sur les rues dont l’élargissement (de 12 à 20 mètres) est prévue [suit le nom de quelques rues]
Une fois les sols libérés (sous prétexte de faciliter la circulation), la reconstruction d’un nouveau quartier résidentiel de haut standing est possible pour les promoteurs, d’où
– l’impossibilité pour les habitants actuels de se reloger sur leur quartier après cette transformation, la Municipalité faisant toujours le minimum en matière de construction HLM.
– l’exemple de la rue des Farges est significatif de ce type d’opération: démolitions, élargissement, revente du terrain par la Municipalité aux promoteurs.
Nous ne pouvons accepter ces choix qui vont à l’encontre des intérêts de la population. Ces choix ont été réalisés par une poignée de techniciens, coupés de la population. N’est-ce pas à nous de décider de l’avenir de notre quartier ?

PV du premier Conseil d’administration de la FRAPNA (Grenoble, 23 janvier 1971)

Constitution du bureau
Président : M. Lebreton
Vice-Président : M. Traynard
Secrétaire : M. Plagnat (adjoint : M. Tournier)
Trésorier : Mme Lebreton.

Pbs administratifs
a)    Siège social : Lyon
b)    Statuts : un projet sera rédigé par M. Lebreton qui recueillera par poste les remarques du Conseil, afin de présenter un texte définitif en mars
c)    Budget : un ordre d’idées de 1000F pour l’année est avancé. Cela fera entre100 et 150F de recettes par départements. Pour les dépenses : cotisation à la FFSPN (150F en 1970 pour le CORA ; le double – ou le triple ? – pour la FRAPNA) ; un ou deux voyages de délégué à Paris ; papier à lettre et tracts
4) Questions diverses
Projet de papier à lettre : MM. Thomas et Ducarroy fourniront une maquette
Projet de tract : M. Lebreton fournira un texte. Pour la réalisation matérielle, M. Piane propose l’aide d’un imprimeur d’Oyonnax.
Projet de lettre et dossier à envoyer à M. Poujade, à qui sera faite demande de patronage de la FRAPNA
Projet de lettre à envoyer aux préfets et organismes officiels de la région.
M. Traynard donne quelques informations sur le Parc National « des Ecrins » qui doit voir le jour en 1971
M. Lebreton donne compte rendu de la réunion à Paris le 9 janvier du Conseil de la F.F.S.P.N. Problème des cotisations ; existence d’un « mécénat » sur lequel les infos sont encore assez vagues. Le Bureau de la FFSPN demandera audience à M. Poujade à Paris. M. Lebreton présente la brochure Protection de la Nature ( « La Nature n’en peut plus ») réalisée par la Documentation Française et le Ministère de l’Agriculture, ainsi que divers documents.
La prochaine réunion est fixée au samedi 27 mars, à 16h, à Chambéry, au Centre universitaire de Jacob-Bellecombette.
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ALERTE, Bulletin de l’Association lyonnaise d’étude sur les répercussions des techniques énergétiques, n°1, décembre 1978

Appel à souscription pour un film vidéo sur Seveso

Association de diffusion populaire, 1 rue camille jordan 69001 Lyon le 10 juillet 1977
Appel à souscription pour un film vidéo sur Seveso
Argumentaire : Seveso est une arme dans la lutte contre superphénix

« L’association de diffusion populaire dont le but est de réaliser avec des travailleurs, de populations en lutte des documents audiovisuels utiles pour leurs luttes et d’aider à la diffusion lance une souscription pour ce montage. L’association a récemment réalisé « juillet 76 à Malville » et « Kergrist clown atomique » en vidéo noir et blanc et aidé à leur diffusion dans la région lyonnaise.

Editorial « Sommes-nous écologistes? »

Depuis la candidature de René Dumont aux élections présidentielles de 1974, les idées écologistes ont fait leur chemin. A tel point que le vocable « écologique » est employé pour désigner n’importe quoi. On dit par exemple : « une couleur écologique », « il ne fume pas, il est écologiste », ou bien « une opération écologique » pour « une opération de nettoyage, etc ».
UNE CONSTATATION…
Avant de savoir si nous sommes écologistes, il faut donc définir ce qu’on entend par là. A partir de l’écologie-science qui étudie les rapports des êtres vivants avec leur milieu, on est naturellement conduit à se poser la question des liens qu’entretien l’homme moderne avec son environnement. La simple observation des faits conduit logiquement à conclure que nous avons avec la Nature un rapport de domination et d’exploitation conduisant à l’artificialisation totale de notre planète, c’est-à-dire à la disparition de toute vie sauvage et spontanée. Aucun pays n’a encore su concilier développement économique et respect de la Nature dans sa prodigieuse diversité.

L’homme exploite l’homme, comme il exploite la Nature pour gagner toujours plus assurer sa suprématie sur ses voisins et maintenir à n’importe quel prix, une expansion économique dont les limites se dessinent pourtant clairement.
Le COSILYO a nettement proclamé son appartenance au courant écologique et depuis 13 ans, il rassemble des personnes autour d’un certain nombre d’idées concrétisées dans notre Charte Notre action pour la protection de la Nature faune, flore, et milieux naturels sauvages, s’inscrit dans une réflexion globale qui relie l’homme au cosmos et la destruction de la Nature à sa vraie cause : le type de société dans lequel nous vivons.
Le simple souci de cohérence nous conduit dès lors à remettre en question un type de croissance dont les inconvénients l’emportent aujourd’hui sur les avantages, à remettre en cause un modèle de développement inégalitaire aux niveaux national et planétaire.
ET DES CONSEQUENCES…
Partant de là, être écologiste, c’est ré-inventer un autre type de société, non seulement respectueux de la Nature et de ses millions de formes vivantes, mais aussi une société plus juste, moins agitée, dont le but ne serait plus le profit, mais le bonheur de l’homme. Le Progrès, oui ; la croissance, oui ; mais à condition qu’ils soient pour tous les hommes, et ne menace pas la vie sur la terre…
L’écologisme (méfions-nous du suffixe !) stipule la réduction massive des inégalités, l’arrêt de la course au « toujours plus ». il nous apprend qu’on peut vivre mieux avec moins, « être » plus en « ayant » moins…
– C’est pourquoi le Nucléaire est inacceptable, en dehors même de ses incertitudes économiques et de ses risques potentiels. Inacceptable parce que symbole d’une société technocratique, centralisée et énergivorace, opposée à la société autogestionnaire et décentralisée que nous voulons. Une société conviviale comme l’appelle I. Illitch.
– C’est pourquoi l’abus de la voiture individuelle est critiquable : forme moderne de l’individualisme, elle porte en elle ses propres contradictions et nous fait croire que vivre c’est aller toujours plus loin, toujours plus vite.
– C’est pourquoi aussi, est critiquable l’agriculture moderne, prise elle aussi au piège de l’expansion et du toujours plus : plus grand, plus mécanisé, encore plus de pesticides…
– C’est pourquoi nous critiquons la publicité qui nous crétinise, fait prendre des vessies pour des lanternes et le gadget superflu pour l’indispensable.
La Société moderne, agression perpétuelle contre l’homme et la Nature, engendre la violence, le mépris… Les écologistes se sont prononcés pour la non-violence active, la reconnaissance et l’acceptation des autres avec leurs différences.
Bien sûr, tout ça c’est des idées, direz-vous, de l’utopie. Mais l’utopie n’est-elle pas nécessaire pour indiquer la direction ?

Editorial « A propos des élections municipales »

A propos des municipales

Dans moins d’un mois, nous serons amenés à élire les nouveaux conseils municipaux qui devront régir l’activité des communes durant 6 ans.
Si, comme nous avons déjà eu l’occasion de le dire, il ne nous appartient pas en tant qu’association de protection de la Nature de nous engager sur le terrain électoral et politique et de soutenir officiellement tel ou tel mouvement ou parti, il est malgré tout indéniable que ces élections ne peuvent nous laisser indifférents. Nombre d’entre nous regarderons d’un œil intéressé les résultats obtenus par « les Verts » dans les quelques grandes villes où ils auront pu présenter une liste, mais il faut bien reconnaître que c’est avant tout les communes rurales qui nous préoccupent, et pour cause ! Si quelques « écologistes », avoués ou non, peuvent espérer siéger dans certains de ces conseils municipaux, il n’est pas nécessaire d’être devin pour prévoir que les défenseurs du milieu naturel auront cette fois encore bien du mal à se faire entendre dans les petites communes.
Pourtant l’enjeu de ces élections est particulièrement important cette année puisque la nouvelle loi sur la décentralisation confère aux élus locaux, et donc aux Maires, de nouvelles prérogatives en matière d’urbanisme et d’équipement. Si celles-ci sont encore mal connues, autant des administrations concernées –Préfecture, DDE) que des principaux intéressés, il ressort de cette loi, ou du moins de son esprit, qu’un plus grand pouvoir de décision sera donné aux Maires dans un domaine où ils n’avaient pas brillé jusqu’ici par leur clairvoyance et leur voolonté de préserver pour les futures générations « d’administrés » le patrimoine naturel de la commune. Lorsque l’on sait qu’ils devaient passer jusqu’à présent sous les fourches caudines de l’assentiment préfectoral, on peut se poser quelques questions sur la période à venir dans la mesure où ces fourches vont sinon disparaître, du moins être sensiblement « relevées ». (Il est notamment prévu que les futurs schémas directeurs – ex SDAU – soient élaborés à l’initiative des communes !)
La surenchère, la fuite en avant et la démagogie qui caractérisent l’action de trop nombreux maires, plus soucieux de faciliter leur réélection que de gérer à long terme, risquent de nous entraîner sur une pente très dangereuse, si les garde-fous sont levés. On est en droit de se demander, par exemple, quelles fonctions réelles auront désormais les Groupes d’Etude des POS (GEP) qui permettaient dans une certaine mesure aux DDE de tempérer les ardeurs des Maires atteints d’aménagite aiguë, ou simplement trop enclins à céder aux pressions des propriétaires fonciers désirant voir leurs terrains classés en zone constructible sur le POS de la commune.
On peut bien sûr nous rétorquer que, désormais, la tendance peut être inversée puisque la démocratie va pleinement jouer son rôle. Ainsi, une commune soucieuse de préserver son cadre de vie et un espace naturel digne de ce nom, pourrait barrer la route à des projets d’équipement imposés « d’en haut ». Outre que cela nous paraît pour le moins aléatoire (les déclarations d’utilité publique – DUP – seront toujours là pour trancher), il conviendrait, pour que cette notion de démocratie reprenne tout son sens, que les enjeux soient clairement définis et que les électeurs aient vraiment le choix entre :
– d’une part, une gestion « douce » et à long terme, prenant en compte l’espace naturel en tant que patrimoine à ne pas brader ;
– D’autre part une gestion « dure » à base de lotissements, d’élargissements de route et de bases de loisirs et, comme tout cela coûte cher, de zones industrielles permettant d’encaisser des taxes substantielles.
En fait, le choix se résume la plupart du temps en un affrontement de notables aux projets plus démesurés les uns que les autres, ou bien en la traditionnelle opposition des politiciens de gauche et de droite qui n’ont appris à prononcer le mot environnement que pour glaner quelques électeurs hésitants.
Tristes perspectives en vérité, direz-vous. A court terme, sans doute. Il ne faut pas oublier pour autant que les notions de protection de la nature et de l’environnement sont encore relativement récentes et qu’elles commencent à peine à se développer dans l’esprit du public et des « gestionnaires ». C’est donc à tous ceux qui sont déjà convaincus de faire en sorte qu’elles soient à l’avenir, et le plus tôt sera le mieux, non seulement inscrites dans les programmes électoraux, mais qui mieux est, réellement prises en compte dans la gestion des communes. Et peut-être un jour verrons-nous les Maires sortants se représenter devant leurs électeurs en arguant d’un bilan positif comprenant la création de deux réserves naturelles et l’extension des zones classées ND au POS…
MM

Courrier de l’ingénieur des Mines au sujet du groupe de travail « Emissions industrielles »

Lettre de l’ingénieur en chef des Mines à Madame Claudine Lange, attachée, professeur coordination générale, préfecture, 20 avril 1971
Objet : action pour l’environnement dans le département du Rhône. Groupe Pollution atmosphérique. Sous-groupe : émissions industrielles
« Le sous-groupe : émissions industrielles dont je suis l’animateur s’est réuni le 25 mars 1971 et a décidé de créer trois commissions de travail dont je vous rappelle ci-après les objectifs et la composition :
1e commission :
Objectif : dresser l’inventaire – par commune – des rejets polluants dans l’atmosphère en se limitant à SO2, CO, poussières, probabilités d’odeurs et polluants particuliers.
Composition : animateur : M. le professeur Joubert
Membres : Directeur de l’ALPAVE ou son représentant, M. Bergier, ingénieur sanitaire DDASS, professeur Perrot, M. Ory, ingénieur chimiste
2e commission :
Objectif ; rechercher les mesures propres à réduire les nuisances des usines existantes en matière de pollution atmosphérique
Composition : animateur : M. le professeur Chambon
Membres : M. le professeur Joubert ; M. le professeur Gelin ; M. Ory ingénieur chimiste, M. Sarteur du centre de recherche Elf ou son représentant ; M. Favière du GIL
3e commission :
Objectif : prospective pour l’implantation d’usines dans l’optique de moindres nuisances (zones industrielles, aménagement de sites, destruction de déchets)
Composition : animateur : M. Rivoire de l’OREAM
Membres : M. Soulier, atelier d’urbanisme ; M. le professeur Collombel, M. Favière du GIL
J’ai l’honneur de vous indiquer que la prochaine réunion du sous-groupe Emissions industrielles aura lieu le 29 avril 1971 (au lieu du 22 primitivement prévu).
Pour l’ingénieur en chef des Mines, l’ingénieur des TPE délégué, H. Agacinski

Lettre du directeur départemental de la santé du Rhône (D.D.A.S.S) au préfet

Lettre du D.D.AS.S. au Préfet du Rhône, 18 décembre 1970 photo 4129
Votre lettre du 10 novembre 1970
« Lors de la réunion du 8 octobre 1970, relative aux problèmes de l’environnement, tenue sous votre présidence, vous avez souligné la nécessité de créer des groupes de recherches qui, à l’image du Haut Comité de l’environnement, associeront des représentants des administrations à des universitaires et à des personnalités qualifiées du secteur privé.
J’ai l’honneur de vous proposer ci-joint la liste des personnalités qui me paraissent qualifiées pour faire partie du « Groupe de recherche sur la pollution atmosphérique ».
Ce groupe constitué conformément à vos instructions rassemble :
1° Représentants d’administrations concernées sur le problème de la pollution atmosphérique
– Direction de l’action sanitaire et sociale
– Arrondissement minéralogique de Lyon
– Direction de la Réglementation
– Direction du Travail et de la Main d’œuvre
– Bureau d’hygiène de Lyon
– Services de la Météorologie

2° membres de l’Université
– M. le Dr Chambon, Prof honoraire de la faculté de médecine
– M. Moiroud, directeur-adjoint de l’Ecole centrale de Lyon, représentant également l’Association pour le Développement des Sciences et Techniques de l’Environnement
– M. le Docteur Fontange, médecin chef de 2e classe au Centre de l’Armée
– M. le Docteur Collombel, maître-assistant du Laboratoire de Toxicologie et d’hygiène industrielle de la Faculté de médecine
– M. Joubert, professeur à l’INSA
– M. Gelin, professeur à l’INSA

3° personnalités qualifiées
– M. Delfante, urbanisme de la Communauté urbaine de Lyon
– M. Cadiergues, directeur du COSTIC
– M. Rigard, ingénieur de la SOGREAH

4° Représentant de la profession
a) Combustibles : M. Gallot, combustibles gazeux ; M. Raguin, combustibles solides ; M. Pile, combustibles liquides
b) Chambre syndicale des entrepreneurs de chauffage :
– Syndicat national des exploitants de chauffage, section lyonnaise
– Syndicat national des fabricants de produits chimiques de la région lyonnaise

5° Organismes divers
– Association lyonnaise des propriétaires d’appareils à vapeur et électriques
– Automobile Club du Rhône

Ainsi seraient réunies les personnalités qui, en raison de leur compétence ou de leur appartenance à des organismes concernés par la pollution atmosphérique, me paraissent susceptibles de procéder à l’étude des différentes causes de pollution de l’air, ainsi que des solutions et moyens à mettre en œuvre immédiatement et à long terme pour la réduction de ces nuisances.
Je me permets de vous suggérer de confier la présidence du groupe de recherche à M. le Docteur Violet, directeur du bureau d’hygiène de Lyon, et le secrétariat à M. Bergier, ingénieur sanitaire départemental.
Si ce projet reçoit votre agrément, je vous serais obligé de bien vouloir arrêter la liste des membres de ce Groupe de recherches.
Le Directeur de l’Action Sanitaire et Sociale, E. Rouvière.

22 – Délibérations du conseil général de l’Ain (démoustication)

Extrait du PV des délibérations du Conseil général de l’Ain
Séance du 5 octobre 1999

Rapport 510 : étude, protection et réhabilitation de l’hydrosystème du Haut Rhône – Entente interdépartementale Ain – Isère – Rhône – Savoie pour la démoustication (DAFA – Bureau du Budget et des affaires financières).
Tous les conseillers généraux sont présents à l’exception de M Michel Carminati, excusé.
Mr Gérard Armand, Rapporteur.
Aux termes d’un rapport complémentaire qui nous a été adressé avant l’ouverture de la réunion, Mr le Président nous invite à nous prononcer sur deux demandes d’aides départementales présentées par l’EID.
Les plaines de Lavours et Chautagne, situées respectivement dans les départements de l’Ain et de la Savoie, constituent avec le Haut Rhône et ses affluents un vaste ensemble hydraulique et écologique remarquable, d’une superficie de 50km2. Si la vocation de ces plaines alluviales est principalement agricole et sylvicole, elles constituent également un patrimoine naturel reconnu au plan départemental (actions de restauration et plan de gestion du Conservatoire du Patrimoine Naturel de Savoie) à l’échelle nationale (Réserve naturelle du Marais de Lavours, classement en ZNIEFF) et au niveau communautaire (programme Life Nature sur l’ensemble haut Rhône Chautagne Bourget Lavours).
L’EID gestionnaire de la Réserve naturelle du marais de Lavours présente deux projets s’inscrivant dans une démarche de protection et de revitalisaton des milieux humides dépendant du Rhône.

1) Etude du fonctionnement hydraulique des plaines de Lavours et Chautagne
Les effets cumulés des activités agricoles, sylvicoles et hydroélectriques se manifestent d’une part par une dégradation des importantes nappes de Lavours et de Chautagne en raison de la concentration des polluants, d’autre part par la régression des milieux humides de haute valeur patrimoniale.
La gravité des enjeux liés à cet assèchement appelle l’étude de mesures de gestion durable du Haut-Rhône et de ses plaines alluviales qui prennent en compte, outre la vocation prioritaire de la ressource en eau, les différents usages et activités qui s’y exercent. Préalablement, une campagne d’étude et de mesures piézométriques destinées à éclairer le fonctionnement complexe des nappes et des interactions existant avec le fleuve sera conduite.
Compte tenu de la similitude du problème de l’approfondissement des nappes de part et d’autre du Rhône, le District de Chautagne et l’EID ont décidé de s’associer pour la conduite des études, cette dernière ayant reçu délégation pour assurer la maîtrise de l’ouvrage.
Le coût de ce programme d’études, en ce qui concerne la Plaine de Lavours, c’est-à-dire intéressant le territoire de l’Ain, s’élève à 1 182 000 francs TTC (1 182 000 pour le secteur de Chautagne) y comris l’assistance à maitrise d’ouvrage. Son plan de financement est établi sur la base suivante (TTC) :
– Agence de l’eau (60%) : 709 200 francs
– Direction régionale de l’environnement (15%) : 177 300 francs
– Compagnie nationale du Rhône (11%) : 130 020 francs
– EID / Réserve (9%) : 106 380 francs
– Conseil général de l’Ain (sollicité, 5%) : 59 100 francs.
Le financment important consenit par l’Agence de l’eau en faveur de ce programme témoigne de son intérêt du point de vue de la gestion et de la préservation des ressources hydrauliques.

2) Restauration du Marais de Lavours
La gestion de la Réserve naturelle du Marais de Lavours, créée en 1984, a été confiée à l’EID qui possède une solide expérience de gestion des zones humides. Le territoire de la résevre s’étend sur 424 hectares, dont une partie a bénéficié d’une action de restauration et de reconquête des prairies de fauche. Ainsi, de 1997 à 1999, 150 hectares de prairies humides sur tourbe ont pu être restaurés, et 112 hectares entretenus par pâturage et fauche.
L’opération proposée conssite, sur une durée de 4 ans de 1999 à 2002, à achever ces travaux et créer des conditions favorables à la pérennisation de la gestion des prairies. Ce programme a été approuvé par le comité consultatif de la réserve, qui regroupe les élus locaux, l’administration, les représentants du monde agricole, des propriétés fonciers et des partenaires associatifs, dont les chasseurs et les pêcheurs.
Ce programme pluri-annuel, d’un montant de 4 176 726 sur 4 ans, comprend les actions suivantes :
– Poursuite des acquisitions foncières (36 hectares) afin d’améliorer les conditions de restauration des habitats, faciliter l’entretien et mieux garantir la pérennité du site. Budget de 701 864 francs sur 4 ans.
– Poursuite des travaux de restauration des biotopes, concernant notamment les prairies humides de colonisation de végétation ligneuse, restauration des habitats des éléments de la faune et de la flore de haute valeur patrimoniale. Budget de 911 258 francs sur 4 ans.
– Travaux d’entretien péiodique : entretien des prairies par pastoralisme, par fauche et broyahe avec retour d’expérience sur 4 ans, suivi scientifique des populations d’oiseaux, de papillons et de la végétation. Budget de 2 160 853 francs.
– Sensibilisation du public et diffusion des résultats : rénovation des panneaux pédagogiques installés sur le sentier sur pilotis, panneaux d’information sur les travaux en cours, organisation d’un colloque visant à restituer les savoir faire acquis durant 15 années de gestion de la réserve. Budget : 164 751 francs.
– Fonctionnement général du programme : couverture du surcout généré par le programme pour l’EID, gestionnaire de la Réserve, principalement en personnel. Budget de 238 000 fcs.
A l’exception de certains suivis scientifiques, la majorité des opérations prévues seront réalisées par le gestionnaire de la Réserve, qui dispose des matériels, des compétences et savoir-faire requis.
Le financement de ce programme repose sur la répartition suiante (sur 4 ans) :
– Etat (Direction régionale de l’environnement, 45,75%) : 1 910 996 francs
– Région 21,6% : 903 140 francs
– Autofinancement 20% : 835 400 francs
– Agence de l’eau 7,4% : 310 224 francs
– Aide sollicitée du Conseil général de l’Ain : 216 966 francs
Il convient d’observer que le programme présenté par l’EID, intégré à un important dossier intégrant le secteur Haut-Rhône – Chautagne – Lavours – Bourget soumis à la Commission européenne dans le cadre du programme Life-Nature n’a pas bénéficié de crédits communautaires et a du en conséquence être réduit.
Après en avoir délibéré, votre Commission de la jeunesse, de l’éducation, de la culture, du sport et de l’environnement, en accord avec la commission de finances et des affaires administratioves vous propose :
Etude du fonctionnement hydraulique des plaines de Lavours et Chutagne : de participer à hauteur de 59100 francs.
Restauration des milieux naturels du Marais de Lavours : d’accorder une aide de 216 966 pour ce projet.
De voter une somme de 276 066 francs au chapitre 961 article 657 du budget départemental pour 1999.

Conseil Municipal – Débat sur la démoustication

Séance du conseil municipal du 25 janvier 1960

Question de Mr Collomb Henri, sur les moyens donnés pour la démoustication.

Mr le Maire. Nous avons inscrit un crédit important pour la lutte antimoustiques. Nous avons donc fait notre devoir vis-à-vis de la population.
Vous avez raison, mon cher Maître, lorsque vous dites que des mesures d’ensmelbe avec les communes suburbaines avaient été envisagées l’année dernière. En effet, il y a eu une réunion d’étude à la Préfecture, à laquelle j’assistais. J’étais accompagné par M le Dr Violet, directeur de notre Bureau d’hygiène. M le Préfet avait convoqué une quarantaine de maires, allant de la commune de Givors, jusqu’à celle de Neuville-sur-Saône, et même de Miribel dans l’Ain, car il est nécessaire de lutter contre les moustiques des bords du Rhône et contre ceux des bords de la Saône.
Vous savez comme moi que l’eau, en particulier l’eau stagnante, les boutasses et les fosses septiques, qui sont un peu l’apanage des communes voisines, sont des endroits de prédilection pour les moustiques. La ville de Lyon dépense des sommes importantes pour lutter contre ces bestioles, alors que les communes limitrophes ne font rien. On peut même dire que l’élevage des moustiques se fait sur leur territoire, il en est d’ailleurs de même en ce qui concerne les rats.

(…)

C’est surtout dans les fosses septiques qu’ils se développent. Si tous les Lyonnais mettaient dans leurs WC, la drogue délivrée par le Bureau d’hygiène, on obtiendrait un résultat. De nombreuses personnes aident le Bureau. Saint Just est un quartier où un élevage important de moustiques existe dans de très nombreuses pièces d’eau.

(…)

M Pinton (…). Les moustiques ne s’écarent que très peu de la zone où ils ont pris naissance. Dans ces conditions, on s’explique mal pourquooi l’on éprouve le besoin de subordonner la lutte contre les moustiques à une vaste organisation départementale. Je comprends très bien qu’il y a peut-être intérêt) les combattre en dehors de Lyon, mais chacun pour soi puisque le moustique se développe dans une zone extrêmement restreinte.

IL n’est pas douteux qu’il y a un certain nombre d’années, par suite d’un effort important de la Ville, par suite surtout, du concours sérieux apporté par la population, on avait obtenu des résultats considérables qui, malheureusement, se sont estompés.
On a essayé d’autres procédés. Je me souviens qu’on avait mis dans le lac de la tête d’Or des poussons qui devaient détruire les moustiques. A la vérité, est-c-e les moustiques qui ont détruit les poissons ou est ce les pêcheurs, toujours est il que cela n’a pas apporté beaucoup de résultats.

(…)

Il faut prévoir la reprise de la campagne de propagande entreprise il y a quelques années car, avec les services municipaux, avaient travaillé à la fois des scouts, des éclaireurs et des volontaires. La tâche la plus difficile était d’aller, à plusieurs reprises, verser le produit délivré par le Bureau d’hygiène dans tous les immeubles ou dans les eaux stagnantes.

(…)

Mr le Maire. Si, avenue Thiers par exemple, du côté pair qui est sur le territoire de la Ville de Lyon, notre personnel et les scouts vont chez les propriétaires mettre le produit dans les fosses, et qu’en face, côté Villeurbanne, on ne ne le fasse pas, les moustiques auront vite fait de traverser la rue pour piquer les habitants d’en face. Le problème est plus compliqué que vous ne le pensez parce qu’il y a, je crois, deux catégories de moustiques. De plus, le vent amène les moustiques. Nous en avons des témoins : les administrateurs des Hospices. Dans le midi, il y a beaucoup de moustiques et à l’hôpital de Giens, de nombreux enfants étaient piqués. Le professeur Roman est allé spécialement sur place pour mener la lutte. On a utilisé un hélicoptère et même un avion. On a nettoyé toute la presqu’ile de Giens. La première année, les résultats ont été satisfaisants : l’année dernière, les moustiques sont venus des Salins. C’était le vent qui les avait amenés.

M. Baridon. On a parlé de moustiques cuirassés et de moustiques vaccinés. C’est peut-être vrai pour les adultes et les produits au DDT utilisés pour leur destruction, mais la véritable lutte contre les moustiques, c’est contre les larves qu’il faut l’entreprendre. Et ainsi il n’y aura pas de moustiques vaccinés ou cuirassés.

Article « Le pyralène, une histoire qui s’achève ? », Le Progrès, 6 septembre 1989

« Le pyralène, une histoire qui s’achève ? », Le Progrès, 6 septembre 1989
C’est le 29 juin 1986, qu’éclatait à Villeurbanne, puis dans toute la France, l’affaire du pyralène. Frappé par la foudre, un transformateur situé à Cusset, s’enflammait et laissait échapper le fameux produit hautement toxique contenu dans ce type d’installation électrique. Les déchets n’ayant pu être traités de suite dans l’usine ad hoc, avaient alors été stockés sur le site du chemin de Pierrefrite, proche de l’usine EDF en bordure du canal de Jonage. Au grand dam des habitants de la cité et de Cusset en particulier, qui redoutaient la pollution. Que tous soient désormais totalement rassurés. Le 29 août dernier, Mme Roussy, adjointe chargée de l’environnement, accompagnée de Mme Frezet, première déléguée et de M. Borius, secrétaire général, ont pu constater l’absence totale de tous déchets et de pyralène bien sûr dans le dépôt de Cusset. Le nettoyage a dû avoir lieu très récemment puisque des déchets étaient encore entreposés en juillet dernier et qu’une quarantaine de tonnes étaient encore présents voici un an.
L’affaire n’est pas totalement réglée pour l’instant. Les autorités municipales avaient repoussé les conclusions de l’enquête publique et le préfet devra se prononcer en novembre, vraisemblablement dans le même sens.
Du côté de l’Hôtel de ville, on reste vigilant.

Mots clés : Pyralène, PCB, Villeurbanne, accident/catastrophe, Canal de Jonage

Article Le Progrès, 3 mars 1988 : « Baroud d’honneur contre le C.D. 300 »

Afin de protester contre le projet de contournement autoroutier de Lyon par le CD. 300, l’A46 Nord et l’A6 Sud, le collectif d’Associations de l’Est lyonnais (C.A.E.L.) a organisé hier en fin d’après-midi une manifestation à Lyon.
Près de cinq cents personnes se sont rassemblées devant la Direction départementale de l’Equipement, rue Moncey, et ont défilé jusqu’à la Préfecture du Rhône.
Bien que le C.A.E.L. se dise « totalement apolitique », de nombreux élus participaient à cette manifestation, en particulier des élus du P.C. et du Front national, les députés Charles Fiterman et Bruno Gollnisch entre autres, ainsi que Marc Fraysse, conseiller municipal (RPR) de Décines qui contrairement à son parti, est opposé à ce projet décidé par le Conseil régional et confirmé par ministre de l’Equipement. Par contre, le PS dont certains élus locaux émettent des réserves sur le C.D. 300, ne s’était pas associé à la manifestation.
Une délégation du C.A.E.L. a été reçue à la Préfecture.
Dans une motion, le collectif regrette notamment que « « les conclusions de l’enquête publique (qui s’est achevée en décembre) ne tiennent aucun compte des délibérations des conseils municipaux ou les déforment ».
Il est peu probable que cette manifestation fasse revenir les pouvoirs publics sur leur décision. D’ailleurs, les manifestations eux-mêmes ne se faisaient guère d’illusion.
Faut-il en conclure que cette manifestation n’est qu’ « un baroud d’honneur et même un combat d’arrière-garde », comme le reconnaissaient plusieurs d’entre eux ?

Mots clés : infrastructures routières, manifestation, politisation, Est lyonnais

Courrier du vice-président de la COURLY Président de la Commission des Eaux (M. André) à la préfecture du Rhône, 14 janvier 1983

Objet : protection des puits de captage de Crépieux
Réf : réunion du 11 courant à la Préfecture
Monsieur le Préfet,
Profondément inquiet pour l’approvisionnement en eau potable des habitants de la Communauté urbaine de Lyon je vous confirme mon opposition à une mise en service des autoroutes LY.5 et A.42, sans la réalisation des dispositifs de collecte et d’évacuation des pollutions chroniques et accidentelles.
La possibilité d’usage sélectif (voitures légères seulement) est illusoire, de leur propre aveu les CRS ne pouvant assurer avec certitude un filtrage efficace.
Les récents incidents de Givors doivent faire prendre conscience des responsabilités encoures vis-à-vis des populations »

Mots clés : eau potable, infrastructures routières, risque/risques, COURLY

Projet de communiqué de presse du maire de Saint-Fons, non daté, été 1992

Comité Scientifique de l’Environnement Lyonnais
Communiqué de presse

Réunis autour de Franck Sérusclat, Sénateur du Rhône, Maire de Saint-Fons, un groupe de scientifiques et d’experts en matière d’environnement a décidé de se constituer en un Comité Scientifique Lyonnais pour l’Environnement (C.S.L.E).
Ce comité constate que la région lyonnaise se doit d’offrir un espace de réflexions et de propositions sur les problèmes d’environnement ; il est conscient que si l’écologie ne peut être pensée que globalement et donc à l’échelle planétaire, nous sommes tous confrontés à des problèmes qui doivent être traités en agissant localement, à l’échelle de la commune et de l’agglomération.
Il se propose :
1° D’identifier des problèmes aigües (sic) d’environnement au niveau de la région lyonnaise.
2° D’être un lieu de créativité, d’idées nouvelles et d’innovations écologiques, applicables à la région lyonnaise (ou dans ses communes).
3° D’aider à la réflexion de mise en place dans les communes qui nous solliciteraient, de plans municipaux d’environnement (P.M.E)